Le Télégramme

Johanne Bouchet. Publié le 09 août 2024 à 06h00.

Deux femmes entrepreneuses ont été mises à l’honneur, mardi 30 juillet, à Quimper, par l’Office public de la langue bretonne.

Elles ont choisi d’intégrer le breton dans les supports de communication qu’elles proposent. Un choix de cœur qui répond aussi à une demande.

Ces deux Cornouaillaises, de Moëlan-sur-Mer et Plomeur, sont des pros de la communication. Leslie Le Gal a lancé, en mars 2023, Alba l’agence, entreprise de stratégie, création et communication. Natacha Guénolé a, quant à elle, créé, en juillet 2020, Nat B.Good, implantée à Quimper et spécialisée dans les réseaux sociaux. Ces deux femmes entrepreneuses ont fait le choix d’intégrer le breton dans la stratégie de communication qu’elles proposent à leurs clients. « La demande est en constante augmentation. Que ce soit de la part des collectivités, des associations ou des entreprises. Aujourd’hui, il est devenu nécessaire d’intégrer le breton dans ses supports de communication », pointe Alwena Lancien, chargée de développement à l’Office public de la langue bretonne.

« Rendre à la Bretagne ce qu’elle nous donne »

C’est donc tout naturellement qu’elles ont été invitées à signer, mardi 30 juillet, à Quimper, la charte Ya d’ar brezhoneg, afin de saluer leur engagement et les motiver à poursuivre leurs efforts. Loin d’un effet d’opportunisme, le choix de ces deux femmes relève d’une conviction profonde. « C’est, pour moi, une manière de rendre à la Bretagne ce qu’elle nous donne. J’essaye, depuis plusieurs années, de me reconnecter à mes racines et à ce que m’ont transmis mes grands-parents. Je les ai vus porter le costume de l’Aven quand ils vivaient à Rosporden », confie Leslie Le Gal, ex-directrice de la fédération Sonerion de 2018 à 2022. « Ma volonté de mettre en valeur ce côté culturel fait partie de l’ADN de mon entreprise. La cohabitation du français et de la langue bretonne dans la communication n’est pas intuitive. Je veux lui donner un coup de pouce ! », sourit celle qui ne parle pas encore le breton. « J’aimerais beaucoup apprendre mais entermes de timing, c’est serré. Je fais ce que je peux pour elle malgré mon léger handicap », s’amuse la chef d’entreprise.

« Dans le monde de l’entreprise, le breton, c’est un plus »

Côté maîtrise de la langue, Natacha Guénolé a une petite longueur d’avance. La directrice de Nat B.Good s’est mise au breton à l’âge de 30 ans. « J’ai suivi une formation avec Mervent. Pendant ces six mois, la semaine j’étais en cours et les week-ends c’était les travaux pratiques avec mes deux mémés ! », explique, émue, celle qui a grandi dans le Pays bigouden. « Dans le monde de l’entreprise, le breton, c’est un plus. On vient de loin pour solliciter mes connaissances en matière de communication, de territoire et de langue bretonne », souligne celle qui est aussi compétente en matière decommunity management en breton.

Le Télégramme
Retour en haut